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Cet encadrement fait ressortir le véritable sens et les enjeux des exigences souvent radicales de l’Evangile rapportées par Saint Marc.

Jésus a proclamé solennellement qu’il n’est pas venu abolir les prescriptions anciennes, mais les porter à leur accomplissement (Mt 5,7), c’est-à-dire les remettre dans la direction de l’authentique volonté de Dieu. Dès son enfance et sa jeunesse, il les a observées dans cette perspective, selon leur esprit, et nous a ainsi montré l’exemple de la juste fidélité à la Loi. Mais Jésus est bien plus qu’un nouveau Moïse, plus qu’un modèle parfait à imiter d’aussi près que possible. Il est personnellement le Sauveur, le Salut. Voilà pourquoi il faut le suivre et, pour cela, se libérer de tout ce qui attache aux choses qui passent, les biens matériels en particulier, fussent-ils légitimement acquis, afin d’avoir « un trésor au ciel ». « Une seule chose te manque : Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »

C’est folie pour les hommes qui considèrent comme utiles ou nécessaires au bonheur les richesses qui assurent une vie de chaque jour confortable, et garantissent l’avenir : une liste de biens qui s’allonge indéfiniment surtout dans une société de consommation à l’avidité sans cesse croissante. C’est pourtant la sagesse suprême, parce qu’elle fait voir et apprécier toutes choses comme Dieu lui-même. Le critère ultime et indiscutable du juste discernement est Jésus, le Fils de Dieu, son Verbe, « sa Parole vivante ». C’est à lui que nous aurons à rendre des comptes. Rien ne doit lui être préféré. Cela ne va pas, surtout pour ceux qui possèdent de grandes richesses, sans déchirants renoncements. Mais il faut avoir la sagesse de les consentir joyeusement pour entrer dans la gloire acquise par Jésus au prix d’un total dépouillement.

Bon dimanche
Père Raymond GADESSE