Rouler la pierre et oser l’espérance

A quinze jours de la fête de Pâques, oserons-nous l’espérance ?

La situation internationale a de quoi nous inquiéter : Ukraine, Chine, Erythrée … et tant d’autres hélas…
La situation nationale ne nous rassure pas plus avec les crises qui se succèdent apparemment sans fin (des Gilets Jaunes au Covid pour enchaîner sur la crise institutionnelle liée aux réformes) …
Se serait trop vite fait d’oublier les crises qui sont sur la toile de fond de notre humanité : la « Maison commune des humains » (= la création confiée aux hommes) est menacés par notre activité et les ressources naturelles ne suffissent plus à nos modes de vie (eau, énergie, matière première…)
Et parfois plus près de nous tel ou tel drame de la vie…inacceptable, incompréhensible.
Dans cette situation comment oser l’espérance ?
Certains se découragent, d’autres optent pour la politique de l’autruche (et « après moi le déluge »), et d’autres encore se révoltent.

Des petites lueurs d’espoirs ici et là à travers des initiatives, viennent heureusement éclairer nos peurs de leurs fragiles lueurs.

En ce dimanche l’Évangile nous invite à suivre Jésus face à la mort. Son ami est malade « Seigneur, celui que tu aimes est malade. ».
Et il arrive après son décès : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! ».

Puissions nous entendre, voir et admirer ce premier temps de cette Évangile, Jésus pleure son ami, il ne vient pas faire un tour de passe-passe. Jésus reste solidaire dans toute son humanité de notre humanité. Et ce n’est qu’après et dans un deuxième temps et pour « la gloire de Dieu » que Jésus pose le signe de la résurrection (en soi toute relative, car il ne s’agit pas encore de la vie éternelle mais seulement d’un signe). Osons rouler les pierres autour de nous, pour que Jésus déploie son amour pour tous les hommes.

Permettez-moi de vous souhaiter très sincèrement de vivre cet Évangile pour découvrir l’espérance qui ne s’extrait pas des douleurs, qui reste solidaire des drames, mais –à la suite de Jésus- en posant des signes de la vie ressuscitée, qui est notre Foi éclairant cette vie « pèlerinage sur la Terre » jusqu’à l’avènement final de notre création à la suite du Christ « premier né d’entre les morts ».

Père Thierry DAVID
Responsable du secteur pastoral de Brunoy Val d’Yerres.