Réjouissez-vous !

Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent dont la couleur violette inspire,
comme pour le Carême, le silence, la conversion et l’attention aux autres.
Mais voilà que nous allons bientôt exulter de joie en célébrant la naissance de Jésus. Bientôt va retentir le Gloria dont nous avons jeûné, pour mieux l’apprécier. Ce 3ème Dimanche de l’Avent est appelé Gaudete et nous invite à nous réjouir. Ce Dimanche un peu particulier ménage une pause en ce temps d’attente et de préparation. Et il est une occasion de choix pour nous interroger : sommes-nous des chrétiens joyeux ?
Normalement, la Bonne Nouvelle devrait nourrir et développer en nous cette belle vertu qu’est la joie. Certes, les circonstances de la vie peuvent légitimement nous attrister. Mais peut-être qu’un manque de joie signifie un manque de Dieu. Sans Dieu, la vie est triste et monotone, parce que Lui seul donne sa plénitude à nos existences. « Si tu savais le don de Dieu », dit Jésus à la femme assoiffée
de Samarie. Mais avons-nous faim et soif de Dieu ?
La crèche de Bethléem est une invitation à nous recentrer sur l’essentiel : Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait dieu. Si nous acceptons le dénuement de la crèche, nous serons purifiés de nos fausses joies et délivrés de nos tristesses. Oui, les chrétiens sont invités à goûter la joie de Dieu et, mieux encore, à la répandre. Rappelons que la joie est la parente de la sainteté : « Il n’y a qu’une tristesse, celle de ne pas être saints » (Léon Bloy).
En ces derniers jours qui nous séparent de Noël, imitons les mages. Ils ont entrepris un long voyage, intrigués par une étoile peu ordinaire. Comme Abraham, ils ont fait confiance et sont partis sans garantie, sans certitude. Et ils ont été grandement récompensés : « Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. » (Mt 2, 10). Nous aussi, suivons l’étoile de la joie pour arriver jusqu’à Bethléem. Et faisons connaître cette bonne nouvelle
 : « un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! » (Is 9, 5).

Père Matthias Amiot