Plongés avec le Christ dans sa mort pour ressusciter avec lui

Jésus, après avoir vécu à Nazareth, durant trente ans environ, exerçant le même métier que son père nourricier Joseph, commence sa vie publique en se rendant au bord du Jourdain là où son cousin Jean baptise. Jean appelle tous ceux qui viennent le trouver à se convertir car le Règne de Dieu est proche.

On comprend l’attitude du Précurseur lorsqu’il voit Jésus se présenter à lui. C’est pour lui le monde à l’envers. « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! ». Si plus tard, lorsqu’il sera en prison, Jean doutera de la mission de Jésus : « es-tu celui qui doit venir ? », au bord du Jourdain il sait qui est celui qui vient le trouver.

Nous assistons alors à une théophanie (manifestation de Dieu). Les trois personnes de la Sainte Trinité sont présentes : l’Esprit, comme une colombe, le Père dont la voix se fait entendre, et bien sûr le Fils qui est plongé dans le Jourdain.

Ainsi Jésus veut montrer, en recevant le baptême dans les eaux du Jourdain, que Dieu est venu chercher l’homme où il se trouvait pour le faire sortir des eaux de la mort et l’entraîner sur le chemin de la vie.

Mais ce baptême en annonce un autre. Au cœur de sa mission, Jésus indique à qui veut bien l’entendre qu’il a hâte d’être plongé (baptiser veut dire plonger) dans la mort pour ensuite ressusciter. (Luc 12, 50). Jean Baptiste avait déjà fait la différence entre le baptême de conversion dans l’eau que lui-même était en mesure de donner (1er baptême) et celui dans l’Esprit Saint et le feu qui serait donné par le Messie qu’il était chargé d’annoncer (2° baptême).

Ce n’est pas le baptême dans le Jourdain que nous avons reçu, car celui-ci ne peut sauver, mais le baptême dans la mort et la résurrection du Christ, nous donnant ainsi la vie de Dieu pour toujours.

Père Jean-Luc Guilbert