NUL NE PEUT VOIR DIEU SANS MOURIR. TOUS LE SAVENT.

Le plus souvent l’Écriture affirme que l’homme ne peut voir Dieu. Quand Moïse lui demande :”Fais-moi voir ta gloire”, le Seigneur répond : ”Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne saurait me voir sans mourir.” (Exode 33. 18 à 20). Pourtant, Dieu ne veut pas être étranger à son serviteur. Il se fera voir de
Moïse et même lui parler face à face (Ex 33,11).
Cela serait-il une contradiction ? Non. Dieu ne peut se contredire lui-même.
Ce qu’il dit est vrai, toujours, partout et en tout temps. Effectivement, aucun
homme ne peut voir Dieu sans mourir et les serviteurs de Dieu le savent tous.
Tous les protagonistes des textes bibliques proposés à notre méditation en ce 5e Dimanche du Temps Ordinaire de l’Année Liturgique C, savent que "nul ne peut voir Dieu sans mourir". Le prophète Isaïe le sait : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! » ; l’Avorton Paul le sait : "je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.." ; l’Apôtre Pierre le sait : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Tous le savent.
La vision de Dieu ou la rencontre avec Lui ou la familiarité avec Lui est possible à la condition de mourir...au péché ou d’engager une démarche de conversion ou de se soumettre à sa souveraine volonté ou, en définitive compter sur la gratuité de sa grâce. Tous le savent. Le prophète Isaïe le sait : "L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des
pinces sur l’autel. Il l’approcha de ma bouche et dit :« Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. »
L’Apôtre Pierre le sait : « Jésus dit à Simon : Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Paul le sait : "Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu". Finalement, Dieu lui-même le sait, c’est pourquoi il s’est manifesté au sein de notre monde pécheur par son Fils incarné (”Et le Verbe s’est fait chair et nous avons vu sa gloire) qui est mort pour nos péchés (Jean 1. 14) afin que par sa mort nous ayons la vie, le mouvement et l’être (Ac 17,28).
De toutes ces situations, ce qui est à retenir, c’est que c’est Dieu lui-même
qui prend l’initiative de notre salut et se révèle à nous pourvu que, toutefois, nous collaborions, nous soyons disponibles et disposés car, comme le disait l’évêque d’Hippone, Saint Augustin,
Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi.
Notre part, c’est de mourir un peu en ce que nous sommes et de nous ouvrir à Lui. Tous le savent... Sachons-le aussi.

Père Jérémie AKA ALOFA