Mission Impossible ?

En cette journée de la mission universelle de l’Eglise, nous sommes invités à méditer sur le coeur battant de la vie de l’Eglise : la mission. Après Sa victoire sur la mort, le Christ ressuscité envoie Ses Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19).
Mais au fond, qu’est-ce que la mission ? Il s’agit simplement de rendre témoignage au Christ. L’archétype de la mission est le premier discours de S. Pierre au matin de la Pentecôte. La mission consiste à faire connaître à ceux qui ne connaissent pas Dieu quel est Son projet d’Amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique » (Jn 3, 16). La mission ne se limite pas bien sûr à délivrer un message, elle vise à attirer les hommes au Christ pour en faire Ses disciples.
Or, à l’heure actuelle, la mission semble délicate, surtout dans notre Occident déchristianisé. L’entreprise est tellement complexe qu’elle pourrait presque se résumer par le nom d’une série télévisée : « Mission impossible » ! En effet, les obstacles à la mission sont nombreux : climat de relativisme, laïcité mal comprise, mondialisation, individualisme, recul de la pratique... Mais pour autant, cela doit-il nous faire renoncer ? L’Eglise n’a jamais connu « d’âge d’or ». Chaque époque a traversé ses épreuves mais a reçu également ses grâces particulières. Comme chrétiens de ce début de XXIème siècle, nous ne pouvons pas oublier notre vocation d’annoncer la bonne nouvelle. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! »
(1 Co 9, 16), s’exclame S. Paul. Oui, nous serions malheureux d’enterrer notre talent (Mt 25, 18), de mettre notre lumière sous le boisseau (Mt 5, 15).
Alors, que devons-nous faire ? Ces dernières années, Jean-Paul II et Benoît XVI nous ont invités à revenir aux fondamentaux. A savoir l’Eucharistie, avec l’année de l’Eucharistie (2004/2005), à la Parole de Dieu, avec l’année S. Paul (2008/2009), et à la foi, avec l’année de la foi, ouverte depuis le 11 octobre. Ne cherchons pas d’abord des techniques missionnaires, des méthodes d’évangélisation. Commençons par vivre en profondeur notre vocation chrétienne. Soyons des hommes et des femmes de prière, fidèles à écouter la Parole de Dieu. Vivons des 7 sacrements, ayons une vraie cohérence de vie. Ce premier témoignage est indispensable. Car il sera la base de notre mission. Une fois notre vie chrétienne solidement enracinée, alors nous pourrons effectivement parler du Christ et répondre aux questions de notre entourage qui s’interroge sur notre façon de penser et notre mode de vie chrétien.
Voilà que cette semaine missionnaire s’achève. Et pourtant cela ne doit pas nous faire oublier notre devoir de témoigner ! Nous ne sommes pas chrétiens une heure par semaine seulement. Baptisés dans la mort et la résurrection du Christ, nous sommes chrétiens 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.
Laissons le Christ transparaître dans toute notre vie. Et notre joie sera grande d’être interrogés, interpellés, questionnés, pour parler de Dieu, de Jésus et de l’Eglise.
À tous et à chacun je souhaite une mission heureuse et féconde !

Père Matthias Amiot