« Le Seigneur est ressuscité, alléluia, alléluia »

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Aujourd’hui, nous célébrons la Résurrection du Seigneur Jésus. Nous en faisons mémoire, nous la proclamons, nous l’annonçons ! Notre « alléluia » de Pâques (mot intraduisible qui est quelque chose comme « Vive Dieu ! »), c’est cela : un cri de victoire pourtant précédé d’un long silence, d’une retenue, d’une méditation et même d’un étonnement.

Après une nuit qui représente la puissance de la mort et des ténèbres, nous voici tôt le matin, à l’heure où la lumière resurgit. « Le premier jour la semaine », dit l’Évangile, et cela nous rappelle les premiers versets de la Bible, quand Dieu illumina le monde pour créer le premier jour. Pâques est la plus grande fête chrétienne de l’année. C’est la fête de la vie, du printemps, du renouveau, de la joie. La fête de Pâques ouvre une tout autre perspective sur la vie et sur la mort.

Dans la Rome ancienne, on rencontre toutes sortes de pierres tombales portant des inscriptions d’une grande tristesse : « Adieu, c’est la fin de notre amour », « Nous ne nous reverrons jamais », « Notre amitié se termine avec la mort »… Par contre, sur les tombes chrétiennes des catacombes nous retrouvons des inscriptions pleines d’espérance : « Nous nous reverrons bientôt », « Tu es vivante dans le Seigneur », « Tu t’en vas vers notre Dieu », « La paix soit avec toi ». Ce qui distingue alors, les chrétiens des non croyants c’est la résurrection ; c’est la foi et la confiance en un Dieu qui refuse de mettre un terme à la vie et qui n’accepte pas que tout se termine au cimetière.

Bien-aimés, fêter Pâques c’est, fêter : « Le Seigneur ressuscité ! ». Le soleil s’est levé. Alors, ne cherchez plus parmi les morts celui qui est vivant. Il a brisé les verrous de la mort. Jésus avait dit à Marie, la sœur de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Si quelqu’un croit en moi, même s’il meurt vivra ». La résurrection, devient de ce fait, la réponse de Dieu le Père à la violence, à l’injustice de la torture et de la croix. Ceux qui ont condamné Jésus croyaient qu’ils pouvaient le faire taire et se débarrasser définitivement de lui. Mais le Père l’a ressuscité, en approuvant les valeurs qu’il a voulu promouvoir pendant sa vie. « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24, 5). Notre religion est une religion pascale certes, mais Frères et sœurs en Christ, que cette foi chrétienne ne nous limite pas seulement à nous rappeler que le Christ est ressuscité et que notre vie ne se termine pas avec la mort. Bien au contraire, nous ne devons pas aussi ignorer pour autant le mal dans le monde.

Aujourd’hui, il est vrai que nous vivons dans un monde de mort. Cent millions de personnes et plus ont perdu la vie à cause des guerres durant le siècle dernier et présent, 60% de la population mondiale souffre de pauvreté chronique et de malnutrition, des milliers récemment ont été terrassés par le COVID 19. Nous vivons dans un monde de discrimination, de violence, de terrorisme, de suicide, de drogue, d’abus d’alcool, de mauvaises habitudes alimentaires, de manque de respect pour la nature.

Fêter « Pâques » doit alors nous rappeler que nous devons travailler pour que le mal y soit aussi vaincu. La Pâque et la résurrection doivent nous ramener à du « nouveau » ; à la « renaissance ». Elles doivent toujours être perçues chaque jour, comme un nouveau printemps après un hiver meurtrier et glacial. Elles doivent nous inciter à nous engager maintenant, à prendre la vie au sérieux.

Le Christ nous invite à vivre pleinement dès maintenant, à sortir de nos tombeaux, de nos découragements, de nos craintes et de nos peurs. « Sortez de vos tombeaux, de vos vies sans espérance. Recommencez à respirer à pleins poumons… » « Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance ». (Jean 10, 10). C’est pourquoi, en souvenir du jour de Pâques, chaque « premier jour de la semaine », nous nous réunissons autour du Seigneur. Il nous invite à écouter sa parole, à partager sa vie, à reprendre des forces avant de retourner à « notre Galilée », où il nous accompagne au jour le jour : « Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».

Que le Christ ressuscité nous redonne le courage de rentrer dans nos « Galilée natale » (familles, dans notre milieu de travail) pour y vivre le printemps de Dieu. En ce premier jour de la semaine, en ce jour de la résurrection du Seigneur, Joyeuses Pâques à tous. « Le Seigneur est ressuscité, alléluia, alléluia ».

P. René