La miséricorde fait passer du désespoir à l’espérance

Quel peut être encore le sens de la vie de cette veuve qui sort de Naïm avec le cercueil de son fils, son unique ? Quelle est désormais sa raison de vivre ou de pouvoir vivre ? L’essentiel de sa vie est mort : plus de mari et maintenant plus de fils. Tout ce qui devrait lui procurer assurance, sécurité et joie n’y est plus. Des jours de solitude, de précarité, d’angoisse existentielle se profilent à l’horizon. Face à cette misère humaine, cette situation difficile à vivre de cette veuve, vont s’organiser de vrais gestes de miséricorde.
Tout d’abord cette foule composée de parents, des voisins, d’anonymes touchés par le sort de cette veuve. Une foule certes impuissante devant la force et l’acharnement de la mort mais toujours présente, compatissante, solidaire pour consoler, accompagner,
soutenir. « Pleurer avec ceux qui pleurent, partager la joie de ceux qui
sont joyeux ».
Puis Jésus qui entre dans la ville de Naïm. Il rencontre ce cortège et surtout cette veuve en pleurs. Saisi de compassion, Il va se pencher sur la misère humaine. Comment ne pouvait-il pas agir ? « Ne pleure pas, il s’approcha et toucha le cercueil, le mort se redressa et se mit à parler ». Jésus remit le jeune homme vivant à sa mère.
En effet, Jésus est venu pour nous donner la vie en abondance, pour porter avec nous nos fardeaux, pour nous faire passer de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière (comme ce fut le cas pour l’apôtre St Paul dans la 2ème lecture de ce dixième dimanche année C).
Oui, Jésus vient arrêter et toucher nos cercueils physiques et spirituels qui nous entraînent en dehors de la VIE. Il veut par sa miséricorde nous faire passer du désespoir à l’espérance.

Père Thomas ADJÉTEY– BAHUN