L’obole de la veuve ou la foi à toute épreuve

La Parole de Dieu de ce 32e dimanche du Temps Ordinaire de l’Année Liturgique B nous présente non seulement l’obole de la veuve de Jérusalem mais aussi une autre veuve au temps du prophète Élie.


Il y a bel et bien un lien entre ces deux scènes qui nous livrent un message sur ce que Dieu attend de nous. Notons en commençant qu’il s’agit de veuves.
Aux temps bibliques, le sort des veuves était très difficile. La mort de leurs maris faisait d’elles des exclues de la vie communautaire. C’est pourquoi, elles vivaient, le plus souvent, dans une grande pauvreté et précarité.
La première veuve, celle du temps d’Élie, encouragée par ce prophète, accepte de prendre sur le peu qu’elle a et de laisser la puissance de Dieu agir. Elle va expérimenter alors la beauté et la largesse de l’amour de Dieu à travers la nourriture, la farine et l’huile, qui ne s’épuisera pas.
Dans le cas de la veuve de l’évangile, le récit de saint Marc la met en parallèle avec les scribes et les pharisiens qui « dévorent les biens des veuves ». Elle, au contraire, ne cherche pas le paraître comme eux. Elle n’est pas dans les apparences. Elle est elle-même. Elle vit sa foi totalement. Elle va même jusqu’à prendre sur son nécessaire pour manifester la priorité de Dieu dans sa vie. Pour elle, jeter un peu de monnaie n’est pas se délester d’une obligation, c’est manifester une foi à toute épreuve. Elle est le modèle de tous ceux et celles qui sont prêts à aller jusqu’au bout de ce qu’ils croient.
Dans les deux cas, nous voyons ces deux veuves, deux êtres démunis faire une confiance totale à leur Dieu en lui remettant ce qui les fait vivre et ce qui est pour elles le nécessaire.
Ces veuves sont l’image de nous tous et toutes, dans nos limites, dans nos fragilités et dans nos manques mais qui, pour autant, ne nous dispensent pas de nous mettre totalement au service de Dieu. Dieu attend notre obole.
Notre obole, ce sont nos ressources de toutes sortes comme nos biens, nos dons, nos relations, nos disponibilités, nos divers engagements, notre attention, etc. Notre obole, c’est tout notre être dont Dieu a besoin pour être la courroie de transmission de son amour pour les pauvres et les plus fragiles de notre société et dans nos communautés.
Nous sommes donc invités, comme les deux veuves de la Parole de Dieu de ce dimanche, à faire une confiance absolue en la bonté et en l’amour de Dieu, à laisser entrer en nous son Royaume et à lui donner tout notre amour. On peut être sûr, la réponse de Dieu sera la même : celle d’un amour qui va au-delà de ce qu’on peut imaginer et qui remplit tout notre être.
Père Jérémie AKA ALOFA