Jubilé de la Miséricorde

Dans le livre du Lévitique, au chapitre 25, sont indiquées les conditions du Jubilé pour le peuple hébreu. Tous les 50 ans, une année particulière était célébrée, marquée par des gestes forts : libération des esclaves, extinction des dettes, pas de travaux agricoles. C’était une année de fête et de joie. « 
Jubilé » vient de l’hébreu yobel, le bélier, car c’était avec la corne de cet animal, utilisée en trompette, qu’était annoncée l’ouverture de cet évènement.
L’Église s’est inspirée de cette tradition pour célébrer des années saintes, qui sont assez rares : depuis 1300 il n’y en a eu que 28, la dernière étant l’an 2000, avec le Jubilé de l’Incarnation.
Le Pape François a décidé d’ouvrir une année sainte qui commencera ce mardi 8 décembre, solennité de l’Immaculée Conception, et se terminera le 20 novembre 2016, en la solennité du Christ, Roi de l’Univers. Le thème de ce Jubilé : « Dieu riche en miséricorde ».
La miséricorde c’est le coeur qui s’accorde à la misère, le frémissement devant la détresse du prochain, la compassion devant un proche qui souffre. L’image la plus universelle pour l’exprimer est certainement le récit du Bon Samaritain (Lc 10, 29 –37).
Notre mission de baptisés est d’être un reflet vivant de la Miséricorde du
Père : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc
6, 36). Même modestement, nous pouvons refléter la Bonté de Dieu et l’incarner dans nos gestes, nos paroles, nos devoirs d’état. Cette bienveillance ne manquera pas d’interroger, et en ce sens elle sera missionnaire.
La miséricorde doit s’incarner en actes et en vérité, et à ce sujet le Pape François nous exhorte à pratiquer les oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Notre évêque ouvrira une porte sainte pour notre diocèse dans la cathédrale d’Évry. Nous sommes invités à la franchir au terme d’une démarche spirituelle, et ceci en vue de recevoir le don gracieux des indulgences. Un rappel que la miséricorde ne peut omettre aucune personne : « Que ta générosité touche tous les vivants, même aux morts ne refuse pas ta piété. » (Si 7, 33).

Père Matthias Amiot