« Il y a tant d’années que je suis à ton service ! »

C’est la revendication du fils aîné que nous réentendons ce dimanche. En effet, que de fois n’avons-nous pas, nous aussi, récriminé contre la bonté indicible de ce Grand Dieu ?
St Jean nous répond en écho. Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses.
La liberté humaine reste un don de Dieu pour aider l’homme à trouver sa voie. Dans l’évangile de ce dimanche, Luc ne veut pas tant que nous nous fixions sur les errements du fils cadet ou la dureté du fils aîné, que sur la bonté et la miséricorde de ce Père qui nous guette et qui nous attend. Quels que soient les abysses dans lesquels nous sommes descendus, la parabole du père miséricordieux met en scène les entrailles de Dieu face à notre misère, Dieu qui pleure notre mal comme une mère. Et qui nous invite à élargir notre coeur à la dimension du sien. Dès lors sortir de la logique du décompte et du mérite est une urgence pour véritablement faire l’expérience de cet Amour qui transcende toutes les logiques de rétribution. Ce n’est pas Dieu qui nous doit quelque chose, c’est nous qui nous devons à son Amour. Puisse ce dimanche susciter en nous le désir de nous réconcilier avec le Père en profondeur et par là aussi avec nos frères et soeurs.

Père Patrick Anaba