« Et l’obscurité se fit dans tout le pays » Luc 23, 44

Comme chaque année, les chrétiens célèbrent la mémoire du récit des Rameaux et de la
Passion de notre Seigneur Jésus-Christ.
Et comme chaque année, tout croyant sincère et lucide après avoir intériorisé la profondeur de ces mystères douloureux transpose par une solidarité universelle de préoccupantes similitudes…


Nous pensons aux personnes menacées, violentées, déportées, spoliées, trompées, …
crucifiées donc, jusque dans leur chair ou leur cœur. Comme il y a 2000 ans, le Mal répand
ses funestes et obscurs effets sur le Fils de Dieu comme sur le Monde. Alors, doutant de tout, beaucoup sont désorientés et semblent se raccrocher à leurs certitudes personnelles comme si Dieu les avait abandonnés, comme si l’Eglise se trompait ou les trompait. Ils ne font
qu’entrainer leurs frères et sœurs déjà dépouillés dans d’autres obscurités, celle de la tristesse ou du désespoir. Dans de telles ténèbres, certains même « en vous tuant s’imagineront rendre un culte à Dieu » (Jean 16, 2)

Mais pour les cœurs lucides et convertis, la leçon est claire. La lecture des Rameaux et de la Passion ne consiste pas à méditer sur la souffrance voir à s’y complaire pour arriver à Dieu.
Au contraire, elle consiste avec les yeux de la
foi et la certitude de la victoire de l’Amour sur
la haine, à partir du Christ pour comprendre notre réalité.
On ne part pas du Mal pour aller à Dieu, on part du Christ pour se recevoir de son Espérance au Monde.

Ainsi en contemplant d’abord le Crucifié, soyons donc les premiers à espérer à l’image du centurion, dont la Tradition dit être le premier des croyants : « Vraiment, Celui-ci était le Fils de Dieu » Luc 23, 47

M. Alain FICHEUX