« Esprit de vérité au plus intime de nous-mêmes et au coeur du monde »

L’actualité de nos jours est marquée par une exacerbation, une peur de se dissoudre dans l’abîme que constitue la civilisation globale.
Enjeu vis à vis duquel notre époque essaye de faire face avec plus ou moins de succès.
Quelle sera la texture finale de cet entremêlement de civilisations les unes très souvent aux antipodes des autres ? Et quelquefois se méprisant souverainement quant aux pratiques, et aux visions du monde partagées par chacune ?

Comment un chrétien aujourd’hui digne de ce nom peut-il prétendre l’être et faire l’économie de situation face à ce qui constitue doublement un danger de mort ou une chance de rejoindre cette parole de saint Paul : « la création tout entière est en attente de la révélation des fils de Dieu » ?

En réécoutant la première lecture qui nous est proposée en cette fête de pentecôte, nous ne pouvons pas manquer de souligner cette mention : « Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des galiléens ? Comment cela
se fait-il que chacun de nous les entende dans sa propre langue maternelle proclamer les merveilles de Dieu » ?

Oui déjà au temps des apôtres dans « l’oikouménè », c’est-à-dire le monde connu et habité, ceux-ci avaient réussi à l’investir grâce à l’Esprit de vérité et de témoignage. L’Esprit Saint qui brise tout sectarisme, tout esprit clanique et partisan. Mais un Esprit qui travaille secrètement au coeur de chacun dans le respect, pour l’ouvrir à un sens plus humain, plus large, et par ricochet à la manifestation de la gloire du Seigneur.

Que ce souffle de feu nous donne l’audace que ce monde attend de nous pour naître à Dieu.

Joyeuse pentecôte.

Père Patrick ANABA