Du Dimanche des Rameau au Dimanche du Matin de PÂQUES

Chers Frères et Sœurs,
Trente ans de silence, trois ans de prédication itinérante, trois jours pour le passage pascal de ce monde au Père, à travers la souffrance et la mort de la croix. Ainsi se résume toute la vie de Jésus, notre Sauveur.
En ces trois jours, la vie de Jésus atteint son sommet.


Sommet de son Amour pour le Père et de son obéissance de Fils, de Serviteur ; sommet de son Amour pour les Hommes. Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les a aimés jusqu’au bout.
Il y a deux moments dans la messe du Dimanche des Rameaux : un moment de gloire et un moment d’humiliation, un moment de triomphe et un moment de rejet, un moment de lumière et un moment de ténèbres.
C’est aussi comme un raccourci de toute vie humaine qui connaît des moments de bonheur et des moments d’épreuves et dont le dernier moment est celui de la mort.
Mais dans l’existence de Jésus, il y a quelque chose de décisif qui fait le lien entre le moment de triomphe et le moment des ténèbres, c’est son Amour pour Nous !
Pour lui en effet, le passage du triomphe au rejet n’est pas une succession de bonne et de mauvaise fortune, c’est le fruit d’un choix délibéré d’aller jusqu’au bout dans l’œuvre que le Père lui a donné d’accomplir.
Chez nous, ce lien entre les moments heureux et les moments malheureux est bien moins évident. Dans les moments de bonheur nous oublions souvent de rendre grâce, et dans les moments d’épreuve nous sommes tentés d’oublier de nous tourner vers Dieu.

Nous voici désormais au Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur qui ouvre la Semaine Sainte. Comme chaque année, les chrétiens vivent la
Semaine Sainte en s’appuyant sur des traditions et des rituels qui les aident à entrer dans le mystère de la Passion du Christ.
L’Église a recueilli, avec respect et amour, les souvenirs de ces trois jours Saints, Elle les repasse pour les revivre, Elle les commémore pour y entrer avec toute sa Foi, Elle les interroge pour y découvrir à quel point Jésus nous a aimés. Il nous a aimés et s’est livré pour nous. Il m’a aimé et s’est livré pour moi. Pour Nous, pour Moi, voilà la pensée qui va nous habiter jusqu’au matin de Pâques.

Entrer dans le mystère Pascal, dans le mystère de mort pour la vie, ce n’est pas, avant tout, une affaire d’émotion, mais de conviction. Si la Passion de Jésus nous bouleverse, c’est bien ; si elle nous convertit, et c’est là ce que Jésus attend : que nous prenions au sérieux ses souffrances et sa mort, que nous prenions au sérieux notre Vie, au point que désormais cette Vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à Lui, qui pour Nous, pour Moi, est mort et Ressuscité.

Que cette Semaine Sainte soit pour chacun un temps d’union profonde au Christ,
bon chemin vers Pâques !

Diacre Ludovic DELBROUCQ