DIEU EST AMOUR

Dans des conseils donnés à un futur évêque, Saint François de sales disait : « Ne prêchez pas à votre peuple sur des choses difficiles et qui ne lui seraient que de peu d’utilité, tel le mystère de la sainte Trinité ». Pourtant, de grands esprits et de grands hommes de foi ont tenté tout au long de l’histoire de comprendre la sainte Trinité et de l’expliquer.


Saint Athanase, par exemple, enseignait : ce que nous vénérons dans ce mystère, c’est l’unité dans la substance et la Trinité dans les personnes ; union sans confusion et distinction sans séparation. Cette assertion, avouons-le, n’a fait que complexifier, historiquement, la problématique de l’intelligibilité d’un Dieu unique en trois personnes. Il apparait clairement que, la réflexion est moins aisée que la contemplation. Comment, en effet, dire à un esprit logique je crois en Dieu le Père, en Dieu le Fils et en l’Esprit Saint et conclure par l’affirmation qu’il n’existe qu’un Dieu unique ? Comment la raison humaine peut-elle dire pleinement l’intimité du créateur de toutes choses, l’homme y compris ?
Seule l’expérience d’une rencontre personnelle, d’un cheminement amoureux avec la Trinité permet, plutôt que de dire l’essence de Dieu, de chercher à capter ses gestes de bonté à l’égard des hommes. Nous pourrions ainsi passer de dévoilement en dévoilement et saisir comme Moise et de tous les chercheurs de Dieu quelque chose de la mystérieuse réalité divine à savoir qu’il est miséricorde, amour, grâce et fidélité. De ces qualités celle qui semble mieux dire quelque chose sur celui qui est l’Au-delà de tout, selon la belle formule de saint Grégoire de Nazianze, c’est l’Amour. Autrement dit, la Trinité « c’est la réalisation parfaite de ce qui se cherche, irréalisable parfaitement ici-bas, et qu’on appelle l’amour : ne faire qu’un avec l’autre et les autres tout en restant cependant distinct ; car la fusion totale anéantirait par le fait même la possibilité d’aimer et d’être aimé ».
Concrètement, en contemplant la Sainte Trinité nous sommes invités à la communion. Il s’agit, d’une certaine manière, pour chacun, de se mettre à la place de l’autre, sans quitter sa propre place et sans prendre la place de l’autre.
P. Rodrigue Komivi Nono ABOTSI