« CELUI-CI EST MON FILS BIEN AIME, ECOUTEZ-LE ! » (Lc 9, 28-36)

Comme Marc et Mathieu, Luc rapporte la scène de la transfiguration de Jésus. Sur la montagne du Thabor - comme sur les bords du Jourdain au baptême de Jésus - le Père intervient pour proclamer la vraie identité de Jésus. : il est son Fils, celui qu’il a choisi. A cette déclaration première, il ajoute une recommandation : « Ecoutez-le ! ».


Notons le présent employé : il implique la nuance d’une attention soutenue. Lorsque, les disciples entendirent cette voix céleste, signale Luc, « Jésus se trouva seul ». Moise et Eli avaient disparu. N’est-ce pas le signe que, désormais Jésus seul est la référence ? La loi et les prophètes trouvent leur accomplissement en Lui car infiniment plus que l’homme de la parole qu’il faut écouter, il est la parole même de Dieu.
Ainsi, en cette lumineuse fresque de la Transfiguration, tout en nous introduisant au plus profond du mystère de la personne de Jésus, Luc nous rappelle que le croyant doit être l’homme de la Parole. Voilà pourquoi il désigne les disciples comme les « témoins oculaires et serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2). Le temps du carême est un temps favorable pour vivre cette vocation du croyant, par une fréquentation assidue des Ecritures et des sacrements et par une vie de prière où la parole écoutée devient conversation entre l’homme et Dieu pour que l’aspect du monde devienne autre, c’est- à-dire un monde « réfléchissant comme un miroir la gloire du Seigneur » (2 Co 3, 18).
P. Komivi Rodrigue ABOTSI