« CE QUE VOUS VOULEZ QUE LES AUTRES FASSENT POUR VOUS, FAITES-LE AUSSI POUR EUX ». (Luc 6, 31)

Cette règle d’or que Jésus énonce dans l’Évangile de Luc, presque
tout le monde se l’est fait entendre dire au moins une fois. Présente
dans beaucoup de cultures profanes, elle avait une autre formulation qu’on retrouve dans l’Ancien testament :
« Ne fais à personne ce que tu détestes » (Tobie 4, 15).
Mais comme à son habitude, Jésus ajoute ici quelque chose à la
formulation traditionnelle. Il ne dit pas seulement « Tu ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent », mais il conseille d’être proactif et d’agir en conséquence : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux ». Il propose ainsi une règle de vie dynamique et active. Il ne s’agit plus seulement de trouver la bonne attitude, mais il s’agit de la vivre concrètement et de la répandre autour de soi. Et ce ne sont pas les occasions qui manquent.
Lui-même dans le texte lucanien donne une liste non exhaustive
de ces occasions où l’on peut adopter une bonne attitude pour répandre l’amour et le bien autour de soi : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux…Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous
donnera ».
Loin d’être un pacifisme inactif ou une résignation, cette attitude à laquelle Jésus nous invite est comparable à la philosophie de l’action non violente et surtout est une imitation du Dieu miséricordieux. Lui qui fait lever son soleil pour les bons et pour les méchants. Par expérience nous savons tous que la violence et la haine ne résolvent jamais les problèmes.
Alors, si tous les hommes pouvaient mettre en pratique l’exhortation
de Jésus « ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux » (Luc 6, 31) , je crois que les relations seraient complètement changées entre les personnes, entre les groupes, entre les nations, entre les États. Hélas, elle demeure, malgré sa beauté, un idéal à atteindre.

Père Rodrigue ABOTSI