BÂTIR L’UNITÉ

Voici que s’est achevée ce vendredi la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Partout dans le monde, des anglicans, des protestants, des orthodoxes et des catholiques ont cherché à mieux se connaître et à dépasser leurs différences.
Ils ont prié pour que puisse advenir le jour où tous les baptisés seront enfin en pleine communion.
Nous aussi, dans notre secteur, nous avons cherché à vivre cette semaine de l’unité. Nous avons rencontré la communauté du Séminaire orthodoxe russe d’Épinay.
En l’Église St. Damien, ils étaient invités le 18 janvier pour un temps de prière oecuménique.
Ce genre d’initiative est à souligner et, bien sûr, à multiplier. Si nous aimons l’Église, nous devons avoir faim et soif de l’unité entre ses membres. Si nous comprenons le mystère de l’Église, nous devons souffrir des divisions qui affectent le Corps du Christ.
L’unité des chrétiens doit se bâtir inséparablement ‘par le haut’ et ‘par le bas’.
‘Par le haut’, c’est-à-dire à travers les rencontres entre les responsables des églises et aussi par tout le travail théologique – absolument indispensable –
qui permet de penser comment l’unité peut se vivre concrètement.
‘Par le bas’, c’est-à-dire par des rencontres gratuites entres les chrétiens de diverses confessions. Et ces deux dimensions sont aussi importantes l’une
que l’autre.
Imaginons un moment que l’unité soit acquise seulement ‘par le haut’, à force de rencontres entre les responsables des églises et après une réflexion théologique suffisante. L’unité serait seulement théorique, et elle n’aurait pas de sens pour des
communautés distantes.
Inversement, supposons que les communautés chrétiennes cheminent ensemble
vers plus d’unité. L’unité serait peut-être acquise dans les faits, mais finalement menée sans réflexion de fond. Encore une fois, cela ne convient pas.
En clair, l’unité des chrétiens est l’affaire de tous les baptisés, à tout niveau d’engagement et de responsabilité. Elle se bâtira humblement, patiemment, ‘par le haut’, et ‘par le bas’, dans l’Esprit Saint.
Enfin, l’unité des chrétiens sera toujours beaucoup plus que le fruit de leur travail.
Elle sera une grâce immense accordée aux baptisés exaucés par Jésus Lui-même : « que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi » (Jn 17, 21) « qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17, 22).
En tout cela, sachons nous tourner vers le Seigneur car, sans Lui, nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 5).

Père Matthias AMIOT