VA ET DESORMAIS NE PECHE PLUS !

L’expérience quotidienne nous met au contact de personnes qui ressassent le passé, surtout au point d’en faire le tombeau de la vie. Leurs difficultés d’aujourd’hui sont, disent-elles, forcément dues au passé. Elles en viennent à se demander ce qu’elles ont bien pu faire au bon Dieu pour mériter ce sort. En fait, c’est une méconnaissance du visage de Dieu qui conduit bien souvent à cette conclusion. Les Écritures montrent clairement que Dieu n’est pas celui qui retient
nos fautes pour toujours. Notre passé l’intéresse moins que notre engagement présent. « Ne vous souvenez plus d’autrefois, nous dit-il par le prophète Isaïe, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau, ne le voyez vous pas ? » En d’autres termes que le passé ne devienne pas votre cauchemar, votre hantise, qu’il cesse de vous tarauder, car je suis le Dieu de l’espérance et de la miséricorde.
Dans l’Évangile de Saint Jean, une femme prise en flagrant délit d’adultère fera l’expérience de cette miséricorde et de la nouveauté de Dieu. Conduite auprès de Jésus, elle qui encourait la lapidation se voit pardonner. « Va et désormais ne pèche plus » lui dit Jésus. En accordant un nouveau départ à cette femme, Jésus nous montre que Dieu ne désespère pas de l’homme. Il est lent à la colère et plein de miséricorde. Pourquoi alors s’étendre sur notre péché d’hier ou celui de
nos Pères ? Ne vaudrait-il pas mieux se tourner résolument vers le futur en faisant confiance à Jésus et considérer le passé comme une balayure ?
Le temps de carême est un temps propice pour faire le ménage dans sa vie et repartir à nouveau avec le Christ le coeur purifié et plein de confiance en l’avenir.

Père Rodrigue Abotsi