« Se retrouver ? Se convertir ? Où se tourner ? »

En ce début de l’Avent, nous sommes invités à l’essentiel.
Et pour cela laisser de côté ce qui nous paraît secondaire, accessoire ou un obstacle à la conversion de notre coeur au Christ.
Se retourner signifie prendre les droits et négliger les devoirs dans l’église, dans le social.
C’est garder devant soi un miroir à vitre : on se regarde soi-même et les autres, bluffés, n’y trouvent que transparence ! En me trompant à moi-même, je trompe les autres !
Le coeur n’est pas fait pour le passé ou pour avoir des idées mais s’ouvrir et croire.
Se convertir signifie changer de direction et de vie pour un chemin nouveau chaque jour. Et pour cela accepter des nuits successives, parfois sans fin …
Se tourner est se laisser guider par le Christ, sans aucune idée à priori, et recevoir de lui le visage de Dieu crucifié et glorifié . C’est se « désappartenir ». C’est faire Alliance à la Croix.
Dans l’Évangile de Matthieu, St Jean le Baptiste en fait l’expérience puisqu’il voit venir dans le désert des Sadducéens. Or chacun sait qu’ils ne quittaient pas le Temple de père en fils ! Ils sont déstabilisés, sans Temple et sans foi en la Vie éternelle.
L’incendie de l’an 26, sont les fissures de leur déclin … jusqu’à la chute en 70.
Après l’assassinat de Zaccharie, Jean le Baptiste, quant à lui, devait hériter légitimement par son père de la prêtrise. Sa lignée n’étant pas reconnue, il se retrouve exclu, dans le désert. Hors du Temple, il garde foi et espérance, et baptise dans l’eau du fleuve appelé « gorge profonde ».
C’est alors que son cousin, en la personne de Jésus est révélé comme Messie par le Père des Cieux ouverts ! Désormais le Temple c’est le Messie ! Cela correspond à l’ouverture d’une année sabbatique dont Jésus est le Torah vivante et espérée depuis tant de générations ! Les historiens situent cela en l’automne 27.
Comme Jean, il faut Croire et Espérer. Ce sont deux vertus à cultiver comme les fruits nourrissants de notre âme.
Croire  : La foi s’obtient par grâce mais nous devons aussi la demander.
Espérer : L’espérance, beaucoup de peuples nous envient. C’est plus que l’espoir !
Notre coeur n’est pas fait pour avoir des idées mais pour s’ouvrir et croire.
Il faut le débarrasser des représentations. Or , on ne voit que ce que l’on sait déjà. La fleur dépend–elle des instruments qu’il a fallu pour la cultiver ?
Seul le Christ nous libère, et sans lecture des Écritures et d’un guide spirituel il est impossible de progresser .

Alain Ficheux, diacre