Quelle est la vraie prière ?

Un pharisien et un publicain se rendent au Temple pour prier. Ils sont bien différents l’un de l’autre. Le premier, à vrai dire, ne prie pas, car prier c’est se tourner vers Dieu pour échanger avec lui. Lui parler, mais avant tout le laisser parler.

Or, il n’y en a que pour lui : il se regarde, il se contemple, il s’admire, il est satisfait de lui. A l’entendre, il n’y a pas d’homme qui soit mieux que lui sur terre. Puis il se compare aux autres qui sont remplis de péchés. Il se considère bien supérieur à ce publicain qui se tient au fond du Temple et qui n’est pour lui qu’un pauvre type.

Le publicain a une toute autre attitude. Il se laisse éclairer par le Seigneur qui lui révèle son péché. Il se tient à distance, a les yeux baissés, et se frappe la poitrine. Il prie vraiment, car il se tourne, non vers lui, mais vers Dieu. Il reconnaît ce qu’il est : « mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ».

Que peut demander au Seigneur le pharisien ? Rien, puisqu’il se considère comme parfait. Il n’attend plus rien de Dieu, ni des hommes, et cela est dramatique. Il n’est pas dans la vérité. Il est tellement aveuglé qu’il est incapable de reconnaître son orgueil.

Par contre, le publicain a tout à demander au Seigneur. C’est un pauvre, spirituellement. Il se fait mendiant devant Dieu. Dieu l’exauce, et lorsqu’il rentre chez lui, il est devenu juste.

À partir de cette petite parabole chacun peut se poser cette double question : face à Dieu, face aux autres : comment je me situe 

Père Jean-Luc Guilbert