Prier pour la Création

Jeudi 1er septembre a eu lieu la journée mondiale de prière pour la
sauvegarde de la Création
. Quel est le sens de cette initiative ?
D’abord, cela nous rappelle que la Création est vitale pour l’homme,
comme les racines d’un arbre. Impossible de vivre sans les éléments fondamentaux qui nous constituent.
Si nous prétendons nous en passer, nous allons scier la branche sur laquelle nous sommes assis, et ceci pour notre perte. Un environnement dévasté menace à court terme la survie des hommes.
Ensuite, n’oublions pas que la Création est un don de Dieu,
pas un du. La mission de soumettre le cosmos (Gn 1, 28) n’est pas à
comprendre comme une domination.
La crise environnementale majeure de notre temps vient en partie de cette erreur grave. On l’a d’ailleurs souvent reprochée aux chrétiens.
Nous ne sommes que les locataires de cette planète et nous ne faisons que l’emprunter à nos successeurs.
De plus, ce temps de prière affirme que la Création n’est pas au-dessus de l’homme.
Ce n’est ni une déesse-mère, ni un bien à exploiter, c’est un don fait à l’homme, nécessaire à l’homme, mais subordonné à l’homme. Dans le débat sur les questions environnementales, la « deep ecology » apparaît comme une hérésie. Elle affirme que l’homme est inférieur au monde créé ! Si la création mérite respect et compassion, aucune créature n’est supérieure à l’homme. La parole du Seigneur est
très claire : « vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. » (Mt 10, 31).
Enfin, la prière appelle à la conversion. Et c’est bien là le point le plus délicat. Nos modes de vie sont devenus intenables pour la planète.
Il faudra consentir rapidement à des Changements profonds et durables dans nos modes de vie, de gré ou de force. Hélas, l’aveuglement des gouvernements et la domination de l’économie vont
certainement nous conduire dans la seconde option. Peut-être qu’une catastrophe majeure ou une série de Catastrophes localisées vont finir par nous ouvrir les yeux ?
il est temps de faire des choix courageux. Notre avenir en dépend et plus encore celui des générations à venir.

Père Matthias Amiot