Ô homme connais-toi toi-même... Tu connaîtras ton semblable... Tu connaîtras ton Dieu...

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul », dit le Seigneur Dieu. En effet, la solitude peut être pour lui une misère profonde ou une chance pour avancer. Car nous venons au monde par un lien d’amour entre deux différences, qui
sont arrivées à faire la communion dans un acte d’amour. Notre Origine est donc multiple et c’est cela qui fait notre richesse : Venir d’un homme et d’une femme. Cette différence de polarité, qui existe déjà chez ceux qui participent à nous donner la vie, existe également en toute réalité qui nous entoure : chez les plantes, les animaux et les minéraux. L’écriture elle-même nous fait découvrir qu’en Dieu cette double polarité est aussi présente.
En effet, le prophète Osée, qui chante la tendresse de Dieu, nous redit que ce Dieu Père nous aime avec un Coeur de Mère. Dieu aurait donc des entrailles... Notre sort ne lui est pas indifférent. Il pleure notre mal comme une mère, et nos noms sont gravés en son coeur. Bien plus, il connaît chacun d’entre nous comme une mère connaît ses petits.
En relisant à frais nouveaux ce texte de la genèse, nous découvrons qu’au-delà de l’interprétation classique, et quelque peu grossière d’un Dieu chirurgien, nous sommes invités à :
- nommer en nous toutes les Énergies qui nous constituent. C’est ce que le texte biblique appelle « animaux ».
- accueillir et reconnaître cet autre côté de nous-même qui nous reste si étranger.
- unir en nous ces deux pôles qui nous constituent masculin et féminin/ Ish et Isha .
Ceci nous rend capable de rencontrer véritablement « tous ces autres » en face de nous : nos semblables. Et de réaliser avec eux une relation vraie.
Ainsi unifiés en nous-même, n’est ce pas ainsi que nous édifierons une communion authentique dans toutes les modalités de relations auxquelles nous sommes convoqués ? dont celle du mariage ?
Comme disait un Sage : « connais-toi Toi-même ». Et un autre : « O homme, n’oublie pas qui tu es ! Car tu es image et ressemblance de ton créateur ».

Père Patrick Anaba.