Ô Seigneur, sauve-nous et grave en nous l’image de ton fils !

La récrimination est une attitude humaine qui est bien ancrée dans le mental humain. Ainsi, lorsque quelque chose ne va pas selon nos désirs nous sommes portés à interroger la bienveillance divine...

Le Peuple d’Israël a fait bien avant nous cette expérience de doute et d’accusation de son "Goël" : entendez "celui qui me rachète" .Comment arriver à voir la main de Dieu dans tout ce qui contribue à enlaidir ou à défigurer l’homme ?

N’est-il pas légitime de se battre pour sortir des obstacles qui barrent la route à la réalisation de sa vocation propre ? Le regret d’un passé qui nous apparaît toujours plus heureux que l’avenir qui nous appelle reste une des failles qui empêchent l’homme d’accéder à d’autres sens de son devenir.

Et comment ne pas contempler la figure d’intercesseur de Moïse ? Il se tient sur la brêche et supplie le Seigneur pour la vie du peuple...

À l’image de Jésus qui n’épargne même pas la gloire partagée avec son père pour mieux nous aimer en épousant jusqu’au bout notre nature...
Le sommet de cette identification à tout ce qui brise l’homme se trouve sur la croix : là suspendu entre ciel et terre en ultime pontifex, il réconcilie en lui l’homme déchiré par la souffrance et le péché à l’amour sans borne du père céleste.

En contemplant la croix de Jésus notre cœur ne peut rester indifférent à cette démonstration inédite de "l’incongruité divine". Oui comment comprendre que dans cet homme rejeté de tous et maudit par les sacrificateurs du temple, le don ineffable de Dieu lui même rejoint tous les hommes de tous les temps ?
Il n’y a que la grâce de la foi pour nous y mener...

Mon Seigneur et mon Dieu je crois en toi, mais fais grandir ma foi ; surtout lorsque je suis face à l’adversité. Car elle est si faible et si fragile…

Père Patrick ANABA