LE COMMANDEMENT NOUVEAU

Peu de temps avant de mourir, le Christ a dit à Ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean XIII, 34). Cette exigence d’amour fraternel est-elle
vraiment nouvelle ?
Comme nous le savons, le commandement de l’amour est déjà présent dans la Loi de Moïse. Elle ordonnait l’amour du prochain comme découlant de l’amour de Dieu. (Lv, 19). Dans Ses entretiens et sermons, Jésus, enseignait la primauté de l’amour : si l’amour de Dieu est le premier des commandements, avait-il répondu à un docteur de la loi, l’amour du prochain lui est semblable. Dans le Sermon sur la Montagne il disait même : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent ». En quoi consiste alors la nouveauté de ce commandement ?
En effet, dans les anciennes formulations de la loi sur l’amour fraternel, c’est
l’égoïsme qui donne la mesure du dévouement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » alors que dans le commandement nouveau, c’est à l’Amour du Christ que se mesure l’amour : «  Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». L’amour vécu par le chrétien doit être l’image et le prolongement de l’amour du Christ.
Cet amour qui l’a poussé à renoncer à ses privilèges divins pour prendre la condition humaine, à se donner tout à tous et qui a culminé dans le sacrifice suprême de Sa vie (Jn 13, 1) … L’évènement pascal révèle désormais aux disciples la mesure de l’amour, de cet amour sans mesure.
Il appert que cet amour, n’a pas d’approchant dans nos sociétés humaines.
C’est pourquoi le Christ veut qu’il soit la caractéristique de sa communauté, l’Eglise : « A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». Les premiers disciples avaient fait leur cette merveilleuse parole du Maître au point que, nous rapporte Tertullien, un des premiers écrivains chrétiens, ils suscitaient l’admiration des non-chrétiens qui disaient : « Voyez comme ils s’aiment, voyez comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres ». Les non chrétiens d’aujourd’hui peuvent-ils en dirent autant des chrétiens ?

Père Rodrigue Abotsi