Indices pensables

En ce jour de Pâques, nous aimerions être certains de la Résurrection. Or, elle ne se démontre pas ! L’histoire ne peut pas remonter plus loin que la mort de Jésus d’une part, et le témoignage des premiers chrétiens qui Le disent Vivant d’autre part. Entre les deux, il y a l’espace de la foi.
Pourtant, dans le mystère de la Résurrection, notre raison est très sollicitée. Pour qui se prête au jeu de l’enquête, les indices sont nombreux.
D’abord le tombeau ouvert. L’hypothèse du vol du corps de Jésus ne tient pas : d’une part il y avait un détachement de soldats devant le tombeau, mais en plus le suaire estresté sur place.
Or, des voleurs n’auraient pas pris le temps d’enlever le suaire.
Ensuite, notons le témoignage des femmes, qui n’était pas reçu à l’époque. Or les Évangiles mettent en avant les saintes femmes au tombeau et notamment Marie-Madeleine, l’Apôtre des Apôtres.
Rajoutons à cela les autres apparitions de Jésus ressuscité à ses disciples : Pierre, les deux pèlerins d’Emmaüs, les Dix, puis les Onze avec Thomas, les 7 disciples au bord du lac, Jacques, les 500 disciples et même Paul. La thèse de l’hallucination collective ou de l’invention est donc balayée.
N’oublions pas non plus les doutes des disciples écrits en
toutes lettres dans les Évangiles. Nouvelle preuve d’humilité et de sain
réalisme qui touche le lecteur.
Enfin, le meilleur pour la fin : en l’espace de quelques générations, les témoins directs du Christ ont disparu. De ce fait, deux milliards de chrétiens mettent aujourd’hui leur foi en Jésus sans L’avoir vu !
Dieu fait donc honneur à notre raison à travers tous ces indices. La Résurrection s’accueille bien sûr dans la foi. Mais elle repose aussi sur la raison. Croire que Jésus est ressuscité n’est pas absurde.
Croire, ce n’est pas signer un chèque en blanc !
La Vérité ne nous demande pas un pari absurde. Simplement, elle parle
à notre cœur et à notre esprit. A nous de dépasser l’inconcevable et de faire dans l’Église l’expérience fondatrice de la vie chrétienne : Christ est vraiment ressuscité !

Père Matthias Amiot