Il séparera les hommes les uns des autres ...

En cette fin d’année liturgique, nous avons la
grâce de relire le texte du jugement dernier où
sont mis en scène, le Christ juge suprême, et pas-
teur des brebis que nous sommes et nos options
fondamentales face à la " vraie vie"...

Qu’est-il requis de nous ? Pour partager la divine
félicité ? Les réponses nous semblent d’une évidence désarmante : " j’ai eu faim et vous m’avez
donné à manger... j’étais malade et vous m’avez
visité..."

En somme, tout notre jugement se fera sur
les œuvres de miséricorde... Comme nous l’indique la Sanction signifiée à tous ceux qui ne se
sont pas laissés interpeller par ce Christ défiguré par la famine, la nudité, l’abandon, la prison, ...

En fait, le véritable culte rendu au Christ et à Dieu passe aussi par la capacité de nous laisser interpeller et blesser par les fragilités des uns et des autres, à l’image du Samaritain de l’Évangile qui sait s’arrêter et prends le temps de vibrer à la douleur d’un autre.

Le véritable mal de notre siècle … est bien cette lèpre de l’individualisme qui est
arrivée à "anesthésier" notre cœur au point de chasser en nous "la ressemblance "de fils et fille de Dieu.

Et oui... Comment est-il possible que toutes nos liturgies magnifiquement célébrées en l’honneur du Dieu vivant ne soient point évoquées ? Encore moins
nos beaux discours sans lendemain...? Eh bien, c’est que le Seigneur nous attend à l’épreuve du Cœur qui bat pour le semblable... un autre nous-mêmes...
une image de Dieu... Une histoire sacrée dans laquelle notre commun créateur
et sauveur est aussi en œuvre.

Cette séparation qui est au cœur du jugement dernier c’est bien la mise au
ban, une fois pour toute, de cette "inhumanité" qui obscurcit la véritable grandeur qui est cachée en notre humanité restaurée et sauvée par Christ.

Père Patrick ANABA