Il fallait…

Il fallait…

Il fallait que toutes les conditions soient réunies pour que cette samaritaine rencontre Jésus au puits de Jacob. Simple coïncidence ou intervention de Dieu ?

Il est midi, le soleil est dans tout son éclat. Ce n’est pas l’heure à laquelle les femmes viennent habituellement puiser l’eau, mais bien plus tôt, au lever du jour, lorsqu’il fait encore frais. À moins que St Jean, qui nous invite souvent à un second niveau de lecture, veuille nous dire que pour cette femme c’est l’heure où la pleine lumière pénètre dans son cœur.

Il fallait que Jésus s’arrête à cet endroit et à cette heure précise pour que la rencontre puisse avoir lieu. Qu’il adresse la parole à une femme, qui plus est une samaritaine, ce qui ne se fait pas habituellement, d’où l’étonnement des disciples de retour du marché.

Il fallait qu’il passe par la Samarie, une région hostile aux Juifs depuis de nombreux siècles. Il fallait que le dialogue s’engage pour que cette femme réalise que c’est elle qui avait soif, d’une eau qui ne se trouvait pas dans le puits et que Jésus, seul, pouvait lui donner.

En se levant le matin, elle ne s’attendait pas à une telle rencontre qui bouleverserait sa vie, pas plus que Zachée ou Bartimée ne s’y attendaient à Jéricho.

Il y a des rencontres qui bouleversent la vie des hommes, qui ont bouleversé la nôtre peut-être. « Il fallait que je passe par cette ville, me disait l’autre jour un jeune, ce qui n’était pas prévu, pour que j’y rencontre celle avec qui je ferai ma vie ». « Il fallait que j’aille à Lourdes, accompagnant un malade, pour que je revienne avec la Foi », me disait une autre personne.

Il fallait… Nous pourrions tous témoigner.

Hasard ? Coïncidence ? Ou alors doigt de Dieu ? Il y a bien des moments dans les méandres de ma vie où Jésus est assis sur la margelle du puits de Jacob où il m’attend pour engager un dialogue avec moi et me donner l’eau vive.

Père Jean-Luc GUILBERT