DIRE OUI, DIRE NON !

La liturgie de ce dimanche nous appelle à l’espérance. En effet, aucun malheur ne peut être assez grand pour empêcher le Bon Dieu de nous rejoindre. Dans la première lecture nous avons la clé de lecture de l’évangile de ce jour.

Par la bouche de son prophète, Dieu va déployer un plaidoyer. Dénoncé comme responsable de nos propres turpitudes, le Seigneur réagit : Est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Il y a d’abord le dialogue avec le fils aîné. Il dit non !

Pas question d’aller à la vigne ! Pas question d’obéir ! Nous ne savons rien de la réaction du père, nous ne savons pas ce qui s’est passé en chemin quand le fils est parti, quand il a finalement décidé d’aller à la vigne.

Le père n’a pas réagi. Sans doute qu’après l’avoir quitté, le fils s’est-il rappelé la conversation et a-t-il revu le visage étonné de son père, son regard sans reproche, sans rancœur. En un mot, le père n’a pas répondu à la violence par la violence.

Cette attitude fait tout basculer. Celui que Jésus appelait un homme, (un homme avait deux fils), maintenant que son aîné entre dans l’obéissance, est désormais appelé un père .
La filiation ne peut exister qu’une fois la relation d’obéissance vécue.

L’autre fils en revanche dit oui d’emblée, mais il n’agit pas en conséquence. Ce qui lui importe c’est de montrer à son père qu’il est conforme à l’image d’un bon fils. Comme l’autre frère, il n’a pas appris à regarder son père, il n’a pas cherché à le connaître, à le rencontrer, si bien qu’il ne peut plus connaître la vérité ni le bonheur d’être aimé.

La vigne, nous le savons, c’est le Royaume inauguré par Jésus. C’est à nous que le Père confie l’honneur de la faire fructifier. Pourtant nous sommes comme les deux fils : notre obéissance filiale est loin d’être parfaite.
Alors vite en route pour la Mission !

Philippe GERMAIN, diacre